Habiter.Habiller.Une transposition de l’architecture à la mode au service du corps.
Diplômé.es : Diandra Bon et Nigel Baldacchino
Face au constat que la plupart des corps ne s’encadrent pas dans les quelques standards proposés par l’industrie de la mode, est née l’idée d’associer ces deux disciplines afin de proposer une autre manière de penser le vêtement. Des recherches préalables ont mis en avant les nombreuses similarités entre ces thématiques, toutes deux sujettes à la création d’une enveloppe, bien qu’à des échelles différentes.
L’Histoire démontre que la mixité entre la création de vêtements et la conception architecturale n’a cessé d’accroître, tous deux induisent une représentation sociale, de ce fait les styles, les coupes, les couleurs se suivent au fil des époques et des courants. Au cours de ces derniers siècles, afin de répondre à une demande croissante, leurs modes de fabrication respectifs se sont drastiquement modernisés et industrialisés, par le biais de la standardisation.
Bien que l’architecture se soit affranchie d’une telle contrainte, le vêtement continue, lui, de suivre une production quantitative et des mesures normalisées.
Mais cela implique une remise en question : il est impossible de contraindre des corps, aux morphologies si diverses, à seulement quelques tailles prédéfinies.
Le principe exposé lors de cette soutenance, est une nouvelle façon de concevoir automatiquement le patron sur mesure d’un habit, par le biais des outils architecturaux, afin de rendre au vêtement son confort et son individualité.
Il a été présenté un cas pratique à travers une veste, de style bleu de travail, pour un utilisateur situé entre deux tailles, afin de comprendre les procédés de conception du patron sur mesure. ( Cas pratique 1)
A ensuite été confectionnée une pièce de haute couture, aux mesures d’une personne aux antipodes des mensurations couture. Elle a été réalisée en collaboration avec l’association de surcyclage Renaissance, dans le but d’expérimenter le principe auprès d’une pièce plus complexe. (Haute Couture 2)
Enfin ont défilé les 23 membres de la fanfare Les Cons d’Or avec leurs uniformes sur mesure, permettant de tester le principe auprès d’une production en série. (Uniforme 3)
Le projet présenté, s’efforce de remédier à ces problématiques de tailles standards, et par conséquent de consommation de produits non adaptés, en ajoutant une valeur supplémentaire à l’habit, mais surtout à sa création.
La transposition des méthodologies et des outils employés en architecture, particulièrement par le dessin des patrons de manière paramétrique, permet d’accélérer et de rendre plus accessible la création de vêtements sur mesure. Le procédé de dessin qui suivait jusque-là des mesures souvent arbitraires, est remis en question afin d’y incorporer une justesse, propre aux différences de morphologies.
Une fois les mensurations d’une personne rentrées dans les paramètres de l’algorithme, le patron du vêtement se crée en fonction du corps pour lequel il a été conçu, et non plus inversement tel qu’il est le cas avec les habits standards. L’architecture rend dès lors possible la réalisation un habit adapté au corps qui l’habite.