Didier Courbot
Exposition du 02.02 au 02.04.2011
L’exposition
Pour son intervention à La Maréchalerie, Didier Courbot a installé un fragment de pont à l’échelle 1 dans l’espace d’exposition. Maquette surdimensionnée faite de bois et de carton gris, elle n’apparaît pas au premier regard. Monumentale et pourtant invisible, on se demande où est l’œuvre. Qu’y a-t-il à voir? Ce qu’il y a à voir, c’est tout d’abord le lieu que l’œuvre s’attache à révéler, à définir. Comme pour son installation Seven Diamonds dans le parc de la Tokachi Millennium Forest au Japon – il y a abandonné secrètement sept diamants, attirant ainsi le regard sur le paysage en le transformant en boîte à bijoux – c’est le lien entre l’action de l’artiste et le lieu qui fait sens et non l’œuvre en elle-même. Didier Courbot qualifie La Maréchalerie d’espace ambigu, résiduel. Lieu de passage et de transition, le centre d’art s’appréhende difficilement, à la frontière entre la partie contemporaine de la ville de Versailles et le site patrimonial du château. Le pilier de pont et son tablier ressemblent à des vestiges d’une ancienne autoroute menant au château et à ses jardins. Trait d’union entre ces deux composantes urbaines – le moderne et l’ancien – l’intervention de l’artiste transforme La Maréchalerie en un point de rencontre, créant sous le pont autoroutier un nouvel espace dans cet espace existant et appelle à un voyage immobile dont la ville serait le paysage.
L’artiste
Didier Courbot questionne la pratique individuelle des concepteurs et usagers de la ville tout en la perturbant par la réalisation d’actions sauvages, sensibles, dérisoires, inutiles ou fonctionnelles, parfois transgressives, ou encore à la limite du visible, les needs : construire un abri pour un arrêt de tramway, mettre en place un passage piéton, réparer un trottoir ou un banc public, planter des fleurs dans des espaces inattendus, arroser de végétaux naturellement implantés dans les interstices de la ville, installer un nichoir sur un réverbère. [...] Ses interventions relèvent de gestes poétiques dont l’humilité et l’invisibilité sont aux antipodes de la sculpture traditionnelle. Ce qui fait sens, c’est le lien entre l’action et le lieu, non l’œuvre en elle-même.
L’édition
L’édition fait suite à l’exposition éponyme présentée à La Maréchalerie du 2 février au 2 avril 2011.
Design graphique_DeValence
Textes_Laurence Kimmel_Hélène Meisel_Emmanuel Roppers
Crédits photographiques_Didier Courbot
Édition_La Maréchalerie
Mai 2011 I 37 x 25 cm I 20 p I Diffusion gratuite
ISBN 978-2-91512-02-8
Édition disponible à La Maréchalerie aux horaires d'ouverture au public
Renseignements lamarechalerie@versailles.archi.fr