Aux dires de l’obscur - Sur la théorie en architecture

Les théores, dans l’Antiquité grecque, étaient les membres d’un groupe constitué chargé d’aller recueillir auprès de l’oracle la parole informe des dieux.
La forme naît de l’informe quoique l’informe n’en présuppose aucune.
La théorie en architecture sert à cela : penser l’architecture avant de penser le projet qui en sera une incarnation. Elle sert aussi à penser l’architecture dans son entier, quels que soient le lieu, le temps ou l’échelle de l’édifice. Quelles que soient les raisons qui aient présidé à son apparition : de la protection des humains et de leur travail, comme celle de leurs institutions et de leurs divinités.

Ce texte donne une définition aux mots qui gravitent autour du mot théorie et fait en sorte, qu’employés dans leur sens premier, ils soient rendus opératoires pour qui veut faire ou comprendre l’architecture.
Dissocier la théorie des théories qui, elles, servent à faire projet en architecture, puis des doctrines qui servent à convaincre ou des principes qui guident les actes.

Le mot théorie est souvent entendu comme celui qui préside à une production textuelle déliée de l’acte de conception. Pourtant, il s’avère être opératoire pour peu qu’on le considère comme tel. Aussi, ce texte veut-il replacer le mot théorie dans le champ de la création plutôt que celui du discours. Pour cela, il nous faut mettre le mot à distance de sa puissance d’énonciation pour interroger son potentiel de création. Isoler le mot et, avant tout, interroger son origine pour en révéler la substance.