Paysage culturel - De la notion à l’outil de gestion pour un patrimoine paysager
La notion de paysage culturel, si elle est entrée dans le vocabulaire du Centre du patrimoine mondial depuis 1992, n’est pas encore très diffusée dans les instances qui oeuvrent pour la gestion, la valorisation et la préservation de ce patrimoine en France. Recouvrant une grande diversité de sites – des jardins historiques aux paysages ruraux –, incluant des villes, des infrastructures de transport ou de production, et applicable à des sites que le tourisme de masse menace comme à des lieux aux usages encore uniquement locaux, l’appellation paysage culturel a été forgée dans un effort d’intégrer des visions de cultures différentes et moins européennes qu’aux premiers temps des travaux sur le patrimoine mondial, et pour renouveler l’opposition paradigmatique entre nature et culture.
L’ICOMOS (International Council on Monuments and Sites), l’un des organismes acteurs du patrimoine mondial, est constitué de comités nationaux et de comités scientifiques internationaux. Des membres d’ICOMOS France, professionnels et chercheurs de disciplines diverses, se proposent de partager les réflexions récentes qui y sont menées, en particulier les récents documents doctrinaux sur les villes et sur les paysages ruraux, qui viennent renouveler et nourrir les discussions sur la protection et la gestion des paysages culturels.
Situé entre forêt et agglomération urbaine, Port-Royal des Champs représente selon les points de vue tantôt un haut-lieu paysager de l’Ile-de-France, un riche musée, un site spirituel et historique connu du monde entier, un verger, des lieux pour se promener, un réservoir de biodiversité… Explorant la notion de paysage culturel à partir de l’exemple de Port-Royal des Champs, de sa longue histoire, de son inscription territoriale entre l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, le Parc naturel régional de la vallée de Chevreuse et des choix de gestion ou de valorisation qui y sont sans cesse posés, la journée d’étude se propose d’élargir le regard avec des exemples sur des paysages culturels variés. Il s’agira de s’approprier la richesse sémantique et opérationnelle du terme et de mesurer le renouvellement des approches induites sur le patrimoine paysager, de montrer combien, sur des territoires soumis à des pressions centrifuges, elle permet de fédérer des partenaires différents et d’ouvrir des dialogues fructueux entre les sites, leurs usagers et leurs administrateurs.