Soutenance de doctorat en Histoire de l'architecture de Madame Géraldine Rideau Texier
Avis de soutenance de Madame Géraldine Rideau Texier :
L'esprit de la ville. Regards croisés sur la place parisienne. Du temps des embellissements à celui de la science des villes, XVIIIe-XXe siècles
Madame Géraldine Rideau Texier a obtenu sa thèse de doctorat avec la mention « très honorable » à l'unanimité du jury.
La thèse sera présentée et soutenue publiquement le lundi 13 juillet 2015, à partir de 10h00 :
Institut national d'histoire de l'art (INHA), 2 rue Vivienne, 75002 Paris
Salle Nicolas-Claude Fabri de Peiresc - rez-de-chaussée.
Membres du jury :
- Florence BOURILLON, Professeur des Universités, à l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, Créteil – Rapporteur
- Pierre PINON, Professeur honoraire, à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville – Rapporteur
- Michaël DARIN, Professeur honoraire, à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg – Directeur de thèse
- Jean-Yves MOLLIER, Professeur des Universités, à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Examinateur
Résumé :
La place répond à la représentation – consciente ou inconsciente selon les temps et les lieux – que chaque groupe d’hommes se fait de sa ville. Devenue forme urbaine prestigieuse, la place est donc d’abord une idée, née à l’époque moderne d’une construction intellectuelle et culturelle. Partant de ce postulat, la thèse vise à comprendre le statut de la place parisienne à travers ses représentations. Afin de mieux décrypter les changements comme les permanences, d’interroger sa valeur archétypale ou paradigmatique, la place est observée à travers un corpus de textes de statuts différents (de la théorie architecturale au guide de voyage). Cette recherche explore dans deux périodes - l’une de construction d’une pensée sur la ville (1690-1844), l’autre de relecture et de recherche de modèles dans son passé (1889-1975), si et comment la place participe de la notion d’embellissement née au siècle des Lumières, mais aussi le rôle que les auteurs lui attribuent dans la structuration de la ville (centralité, extension) ou encore dans sa mise en valeur, voire dans la survivance de son mythe comme ville la « plus belle de l’univers ». Par delà l’annexion de 1860, ces textes interrogent les temps de la ville, ses limites, ses pratiques, sa symbolique. Quel que soit le moment, la place raconte une certaine idée de l’espace urbain et inversement, par anticipation ou rétroaction. C’est donc dans ce rapport dialectique que cette thèse s’inscrit et tente de comprendre ce qui est dit du fait urbain à travers cette forme urbaine à part, qui est d’abord une idée puissante, symbole d’une urbanité toujours à redéfinir.
Abstract :
The square is part of the representation of the city that each human group develops during a specific time in a specific place. It became a prestigious urban form under the influence of an intellectual and cultural idea which took shape in the high spheres of society during the modern era. Stemming from this premise, this thesis aims to understand what the square, as reflected in its representations, stood for from the second half of the 18th century to the beginning of the 20th century. The corpus is based on texts which vary from architectural theory to visitors’ guides. In order to better decipher changes as well as permanencies and to question their archetypal or paradigmatic value, the Parisian square is observed through texts published during two moments of expectations, interrogations and urban projections: 1740-1840 and 1890-1920, two moments which border a short and intense time of structural transformations. This research aims to explore whether and how the square participated in the notion of embellishment in the sense used since the 18th century. Another aim is to measure the role the authors give to the square in the restructuring of the city and in its valorisation, the extreme form being the survival of the myth of Paris as “the most beautiful city of the Universe”. These multiples narratives reflect the image of a polysemic square which underwent different kinds of transformations. At each moment, the square tells a specific idea of urban space related to anticipation or reactive action. Thus, this thesis takes into account this dialectic relation and hopes to help understanding how the discourse on the square is a commentary on urban being at large.