Oasis – Olivier Sévère
Consacrée à la production artistique d’Olivier Sévère, l’édition Oasis fait suite à l'exposition éponyme conçue par l’artiste, présentée à La Maréchalerie du 20 janvier au 16 avril 2023.
L'exposition
Le projet Oasis prend pour point d’ancrage le fruit d’une résidence à Tunis à la Villa Salammbô en 2019.
Entre accélérations et lenteurs, opacité et transparence, écoulement et inertie, Olivier Sévère capte les contrastes et parvient, dans le film Deux Soleils, à créer une atmosphère chorégraphiée comparable à un clair-obscur cinématographique.Autour de ce film d’autres œuvres gravitent et sondent la présence et l’absence, les strates du temps, la question de l’immatériel dans une Oasis où, simultanément, se concentre et se dilue toute l’inspiration de cette proposition.
L'artiste
Sculpteur, Olivier Sévère interroge les notions physiques de poids, de forme et de gravité propres à sa pratique artistique. Marbre, verre, bronze ou porcelaine composent le sens et parfois le non-sens de ses oeuvres, car la question du matériau demeure au premier rang de sa démarche.
Les savoir-faire qui lui sont liés, sa provenance voire sa genèse sont autant de champs qu’il explore. Son regard sur la matérialité de ce qui l’entoure induit dans sa production des notions comme le naturel et l’artificiel, mais aussi la métamorphose perpétuelle de la matière et des formes. Progressivement, la pierre est devenue son principal sujet de réflexion. Sur le mode de la reconstitution il lui donne corps dans une collection de fragments cristallins semblables à des minéraux, défie l’ordre naturel par la démultiplication artificielle d’un caillou, ou questionne l’origine végétale du marbre et la création des massifs montagneux dans un paysage émergent du sol de la cathédrale de Lausanne. Doucement la vidéo va s’immiscer dans sa pratique et venir étendre et prolonger ses recherches en introduisant l’image et une certaine forme de narration.
Ses expositions personnelles et collectives puis ses résidences dans un premier temps en France se développent aujourd’hui à l’étranger. En 2015 en résidence au Musée national d’art moderne et contemporain de Corée à Séoul, en 2016 en résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto, puis en 2019 à la villa Salammbô à Tunis. Après deux expositions personnelles au musée de la Chasse et de la Nature puis au musée national du Moyen Âge – Cluny à Paris en 2017, il présente entre janvier et avril 2023 l’exposition Oasis au centre d’art contemporain La Maréchalerie à Versailles.
L'édition
Document d’artiste pensé en dialogue avec Olivier Sévère et Hadrien Lopez _ Studio Office_hlc, en charge de sa conception graphique, l’édition offre un arpentage des paysages désertiques tunisiens. Un agencement d’images produites par l’artiste, - présentées en plan large ou serré, et composées dans des gabarits polymorphes -, est ponctué d’une contribution textuelle de Sophie Brones, anthropologue, qui partage son expérience passée de ces territoires, ressurgie à l’occasion de sa visite de l’exposition.
Formations géologiques, phénomènes physiques, matière et lumière y sont en jeu. Apparition et disparition de l’image composent le récit sensible et plastique de l’Oasis d’Olivier Sévère, où l’eau, présente ou absente, en est la première actrice et l’homme en creux.
Design graphique_Hadrien Lopez _ Office_hlc
Texte_Sophie Brones
Crédits photographiques_Olivier Sévère
Édition_La Maréchalerie
Décembre 2023 | 34 €
ISBN 978-2-918512-22-6
Édition en vente auprès des Presses du réel, diffuseur
& à La Maréchalerie aux horaires d'ouverture au public
Renseignements lamarechalerie@versailles.archi.fr
« Du détournement d’objets manufacturés reproduits en roche à la taille de pierres précieuses, Olivier Sévère sculpte la matière minérale pour en révéler le potentiel de singularité. Au seuil du naturel et de l’artificiel, ses œuvres jouent sur la collision entre processus physiques et imaginaires pour sortir le monde lapidaire de sa prétendue inertie. (…) Entre réalisme documentaire et naturalisme poétique, le plasticien mobilise tous les ressors du fantastique naturel évoqué par Roger Caillois pour décrire l’écriture mystérieuse des pierres, dont l’aspect biomorphique contredit magiquement la nature inanimée.»
Florian Gaité
docteur en philosophie, attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur associé à l’Institut ACTE