Paysage Combinatoire est un projet qui questionne les rapports paradoxaux que nous entretenons avec le milieu maritime, et notamment selon les deux termes qui lui sont aujourd’hui le plus souvent associé : exploiter ou protéger. Nous avons choisi, comme objet d’étude la Mer du Nord, qui présente plusieurs facteurs interpellant. Tout d’abord, c’est une voie maritime capitale pour l’Europe et l’économie mondiale, ensuite un site de pêche intensive, et surtout des zones d’exploitation énergétique très importantes, d’extraction de gaz et de pétrole partout sur le territoire. La Mer du Nord est parcourue et ponctuée de nombreuses infrastructures industrielles: des milliers de kilomètres de pipe-line, 438 plateformes pétrolières et gazières offshores dont vingt-sept construites en structure gravitaires à piliers béton. Stratégique à plusieurs niveaux, l’usage de la mer affecte fortement l’environnement. Le cas des plateformes pétrolières et gazières nous a particulièrement intéressés et nous nous sommes concentrés sur leur fin de vie. La convention OSPAR (Oslo-Paris), signée en 1992, qui encadre les modalités d’exploitation énergétique en mer du Nord reconnaît deux cas de figures concernant les infrastructures : - Si la plateforme est en métal, le site doit être remis en état. Ainsi la totalité de la structure doit être retirée de la mer, démantelée et les puits rebouchés. La moyenne du coût de ce genre d’opération est d’environs deux-cent millions de dollars. -Si la plateforme est en béton, les structures doivent être nettoyées, les pieds en béton bouchés et la colonne peut rester en place. C’est en milliard de dollars que l’on chiffre le cout du démantèlement des nombreuses plateformes, dans les trente années à venir. Constatant les répercussions sur l’environnement et les contribuables, nous avons décidé de traiter la question de manière architecturale. Se basant sur le schéma de la convention OSPAR, nous avons développé deux scénarios de démantèlement: une plateforme ‘’métal’’ déplacée pour devenir une ferme d’algues et une plateforme ‘’béton’’, devenant un site d’observation scientifique en pleine mer. Les deux projets interrogent et recherchent les liens potentiels que nous pourrions tisser avec le milieu maritime existant