[INTERVIEW ALUMNI] : Raphaël Lescure
4 architectes diplômés l’ÉNSA Versailles figurent parmi les lauréats de la dernière session des AJAP (les Albums des jeunes architectes et paysagistes). Ils ont été récompensés pour leurs pratiques et leurs propositions : cette ambition pour un nouvel art de bâtir les villes, les édifices et les territoires dans les métropoles comme en zone rurale ou en ville moyenne. Rencontre avec Raphaël Lescure.
Présentation :
Raphaël Lescure, architecte du patrimoine, est diplômé de l’ENSA Versailles en 2015. Sensibilisé à la problématique du « faire avec l’existant » au cours de son cursus en arts appliqués à l’ENSAAMA Olivier de Serres puis en architecture à l’ÉNSA Versailles, il intègre l’Ecole de Chaillot en 2020 afin d’approfondir ses connaissances en matière de conservation et de réhabilitation du bâti ancien. Depuis 2019, il collabore au sein de l’agence Ligaré architecture et patrimoine sur des missions d’expertise patrimoniale et de maîtrise d’œuvre.
Comment définiriez-vous l’approche architecturale de votre agence ?
Au-delà de la conception et de la supervision des travaux de maîtrise d’œuvre, les responsabilités de l’architecte sont multiples, notamment en amont du projet. L’assistance à maîtrise d’ouvrage place celui-ci ou celle-ci à l’articulation des questions spatiales et des enjeux contextuels (sociaux, environnementaux, économiques, politiques, etc.). Dans un contexte de complexification des opérations et des objectifs poursuivis (sobriété énergétique, développement durable, progrès techniques et évolutions réglementaires, etc.), notre approche consiste à défendre une vision globale au service du montage des projets. A l’image de l’analyse historique et patrimoniale et du diagnostic sanitaire, les études préalables constituent une étape déterminante dans la définition d’un projet d’intervention viable, nourrie de la collaboration avec les différents partenaires impliqués : programmistes, paysagistes, ingénieurs, historiens, anthropologues, etc.
En tant qu’architecte du patrimoine accompagnant plusieurs maîtres d’ouvrage autour de la problématique de la revitalisation des centres-bourgs et la restauration du bâti ancien, je suis ainsi persuadé qu’une compréhension fine des enjeux urbains, des acteurs et des modèles économiques locaux est fondamentale pour proposer une stratégie adaptée sur le long terme, depuis la mise en place des outils réglementaires (PLU, Site patrimonial remarquable…), jusqu’au suivi technique des opérations programmées d’amélioration de l’habitat par exemple.
En plus des AJAP, quelle est votre actualité ?
Actuellement, avec la photographe Adeline Bommart, nous réalisons pour la Direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire une campagne de recensement d’équipements sportifs construits entre 1924 et 2024 et susceptibles d’obtenir le label Architecture Contemporaine Remarquable décerné par le ministère de la Culture.
Avec l’Atelier Sylvos paysage et urbanisme, nous assistons l’établissement AQUAVESC, en charge de la production et de la distribution d’eau potable en Yvelines et dans les Hauts-de-Seine, dans la mise en œuvre d’une stratégie de valorisation des vestiges du chemin historique de l’eau entre Bougival et Versailles (anciennes installations de la Machine de Marly), développée en 2021 en partenariat avec YAP Architecture et Ville en Œuvre.
Avec Praxys paysage, nous accompagnons la commune de La Mouche (50) dans la définition d’un projet de mise en valeur du cœur du village autour de l’enclos paroissial de l’église Saint-Martin et la création d’un cimetière parc.
Merci à Raphaël Lescure d’avoir répondu à nos questions, et nous lui adressons encore une fois toutes nos félicitations pour les AJAP !