Communiqué de Vincent Michel, directeur
Parmi les disparus, Quentin Mourier
Le pays est en deuil.
A l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles, parmi les victimes assassinées froidement et mécaniquement au Bataclan un visage nous est plus que familier. Ce visage et cette voix nous les connaissons bien. C’est bien lui Quentin Mourier , doctorant et jeune enseignant à l’école de Versailles. Lui qui se compte parmi les tués, et notre c½ur comme la raison n’en finissent pas d’être blessés par cette infinie tristesse d’une douleur qui se propage. Avec lui, Quentin, son frère, ses parents, sa compagne, ses compagnons de recherche, ses camarades d’études, ses amis de culture, et partout dans le monde, tous partie prenante de sa vie et de la vie de l’école, sont profondément atteints. Peu à peu toute l’école qui l’avait formé et à qui il transmettait ses passions, et dans laquelle il investissait ses recherches, est bouleversée par une tragédie qui n’est plus extérieure mais vécue dans la proximité et l’effarement. Elle fait corps dans la douleur à tous ceux proches de Quentin. On ne peut pas tuer ainsi ceux qui cherchent dans les villes les traces de l’urbanité et d’une hospitalité possibles. C’était le travail largement entrepris par Quentin Mourier avec sa thèse en cours sur Détroit, brutalement interrompue. Le 16 novembre, à l’issue du recueillement dans le silence, l’Ecole nationale supérieure de Versailles et tous ses compagnons ont rendu un vibrant hommage à ce jeune homme fauché que nous continuerons à aimer. Avec notre pays faisant devoir de s’ouvrir aux détresses du monde, notre école est profondément affectée par ces évènements, touchée dans sa conscience, et veut rester le refuge de ce qui faisait le moteur de la recherche doctorale en architecture de Quentin : la défense du sens de l’hospitalité et des racines de l’urbanité face à la barbarie. Vincent Michel Directeur